À Nantes, dans une PME de communication, le dirigeant a traversé un passage très difficile avec deux mois d’impayés clients. Il a convoqué ses collaborateurs et leur a exposé la situation sans filtre. Il leur a dit qu’il ne pourrait peut-être pas payer tout le monde ce mois-ci. Ils ont réfléchi ensemble, suspendu certaines dépenses, relancé les créances. Ils s’en sont sortis et le collectif s’en est trouvé renforcé. Il dit que sa plus grande fierté, ce n’est pas d’avoir tenu, mais que personne n’ait quitté le navire.

Ceux qui traversent la crise développent une qualité rare : la maîtrise de soi dans le chaos.

Un charpentier dans le Lot se souvient de cette nuit d’orage où l’un de ses ateliers a pris feu. Il raconte que, devant les pompiers et ses salariés, il n’a pas eu un mot de panique. Le lendemain, il avait déjà trouvé un local de repli et un plan pour livrer les chantiers en retard. Il dit que son calme, ce jour-là, a été contagieux. Il n’en était pas sûr, mais il a montré qu’il y croyait.

La crise révèle aussi une humilité essentielle. Ceux qui pensent tout savoir, qui rejettent la faute sur les autres, qui s’accrochent à leurs certitudes, se perdent. Ceux qui reconnaissent une erreur, qui écoutent, qui s’adaptent, s’ouvrent à des solutions qu’ils n’auraient jamais envisagées autrement.